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E_LRO : Exposition "L'art des monstres"

Par CLEMENCE LONJON, publié le vendredi 19 mai 2023 18:02 - Mis à jour le vendredi 19 mai 2023 18:02
PINARD Guillaume, Panthère, 2007.jpeg
Jusqu'au 30 mai

L’ART DES MONSTRES

Le monstre est celui qui est extraordinaire ou simplement différent. Il s’écarte de la norme de par ses proportions ou sa physionomie. Les monstres imaginaires, tels que les licornes et les vampires, côtoient les monstres mythologiques — cyclopes et sirènes — mais également les créatures lointaines et imaginaires que la science n’a pas encore su identifier (le rhinocéros de Dürer). Le monstre constitue une source d’inspiration importante pour les artistes, qui au fil du temps et des découvertes, oscille entre magie et superstition, fantaisie imaginaire et religion.

 

PETREQUIN Anne, Le coup de lune, 2/5, gravure rehaussée, 1985

PETREQUIN Anne, Antre et sort, 2/5, gravure en 9 couleurs, 1986

Née en 1952 à Paris, elle vit et travaille à Lyon. Diplômée des Beaux-Arts de Lyon, elle réalise un travail de dessin et de gravure qui explore le geste d’incision (de gravure) comme une métaphore « du creux et de la grotte ». Elle utilise des petits formats restreints, et apparemment clos — des décors de théâtre miniatures — dont les limites sont à repousser. Antre et sort appartiennent à une série de gravures réalisée à la pointe. L’œuvre se présente dans un cadre profond semblable à une boîte afin de rehausser au premier plan, en relief, la représentation d’une grotte. Anne Pétrequin élabore ces boîtes pour créer une scène de théâtre miniature. Elle met en scène la représentation d’une fuite et des personnages circonscrits dans une forme réduite et ovale. Les personnages apparaissent parfois, « effarés, hallucinés. Ils sortent en courant, chacun de leurs côtés, hors d’une grotte comme s’ils s’étaient rapprochés d’on ne sait quel gouffre».

PINARD Guillaume, Panthère, Sérigraphie, 2007

Né à Nantes en 1971, il vit et travaille à Rennes. Il développe une œuvre polymorphe, où le dessin, la peinture et l’écriture tiennent une grande part. Il explore tous les supports (livre, film, internet, etc.) et développe, au fil des expositions et des projets, les bribes d’une narration, les articulations d’un monde éclaté. Créature composée de membres humains, d’animaux ou d’éléments végétaux, l’hybride est la quintessence du monstre. C’est un être « surnaturel », car il est le fruit d’un mélange impossible. Ici, la couleur et la matérialité des surfaces accentuent l’étrangeté de cet animal.

 

MAYAUX Philippe, Chimère, portfolio Du corps à l’âne, sérigraphie, 2006

Né en 161 à Roubaix, il vit et travaille à Montreuil. Il reçoit le très prestigieux prix Marcel Duchamp en 2006 « pour l’originalité de son travail, l’ambiguïté joyeuse et les sens multiples de son œuvre ». Il travaille habituellement à la frontière du mauvais gout et du kitsch en produisant des sculptures aux couleurs criards. Si les animaux légendaires ont toujours eu une place de choix dans l’art, les monstres mythologiques également. Cette figure du cyclope au regard démultiplié, épouse le format du support qui semble le contraindre et e contenir.

 

LABAUVIE Dominique, Sans titre, Gravure sur bois, 6/30, 1988

Né en 1969, il réalise ses études d’histoire de l’art. Il se consacre très tôt à la sculpture sur bois. Malgré la résistance naturelle du matériau, ses œuvres se distinguent par leur souplesse et leur apparente fragilité que l’artiste parvient à conférer à la matière par son martèlement et son étirement. S’inscrivant dans une démarche de sculpture graphique, il s’attache à relier l’espace du dessin et celui de la sculpture. La sienne se caractérise alors par des lignes aériennes, des contours fluides, des formes graciles. L’artiste se définit comme un graphiste de l’espace. Ainsi, il joue avec l’équilibre, la planéité et le volume, l’espace et la lumière, le vide et le plein, conduisant sa sculpture sur les chemins du paysage.

 

BRUSSE Mark, In the garden, lithographie, épreuve d’artiste 10/10, 1993

Né en 1973. Après des études aux Beaux-Arts d’Arnhem, Mark Brusse quitte les Pays-Bas et s’installe à Paris. Son œuvre commence par des sculptures en bois, grands assemblages ambigus, évocateurs de machines inutiles, créées avec des bois de récupération. Il développe un travail de dessin et d’estampe qui met en lumière un aspect onirique. Ces œuvres, peuplées d’êtres mystérieux, mis en scène de manière décalée et incongrue, questionnent la vie, la mort et la vanité des comportements humains. Mythologies personnelles, fruits de l’imagination de l’artiste, elles sont inspirées par ses fréquents séjours en Asie et Amérique latine.

 

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